« Nous avons moins besoin d’adeptes actifs que d’adeptes bouleversés » disait Antonin Artaud. Les situations à construire n’ont surtout pas besoin d’adeptes, mais de gens bouleversés devenus bouleversants.
Comme analysé sans mérite dans « Généalogie du dieu argent« , la situation sociétale est en théorie assez simple : d’un côté, diversifiée selon les diverses panoplies du Spectacle, une masse conditionnée pratiquant la servitude volontaire, certains ayant atteint un état zombie très avancé, de l’autre, minoritaire, un ensemble hétéroclite d’individus plus ou moins isolés luttant contre leurs conditionnements, plus ou moins émancipés de toutes sortes d’idéologies.
Le tout sous la pression des désastres écologiques présents et à venir, de la mise en place accélérée du despotisme technoscientifique, de la dictature renforcée des apparences démocratiques, d’une déshumanisation en profondeur des relations, sur fond de survie en sursis perpétuel.
Le fond stratégique est alors lui aussi assez simple, puisque, comme le disait la chanson, la vie n’est pas la mort, la mort n’est pas la vie – puisque le Spectacle est déjà fini.
Les bouleversements seront permanents et le réaliser suffira à les rendre bouleversants.
