The people.

The people is a strange philosophical object: many thinkers distrust it: because it follows its passions rather than its reason, because it is easily manipulated, even servile. Others idealize it, because it has a mission, because it represents the universal common interest…

It certainly represents a danger for those who dominate it: because it is numerous, relatively unpredictable.

In relation to these two aspects, those who dominate have never ceased throughout history to improve their weapons: on the one hand to divide this great number, on the other hand (which can be the same) to format it to the maximum. This has been quite successful so far.

When this is no longer sufficient, there is always the strong way; noting that those who hold the weapons are themselves part of the people, which is not without risks for those who dominate.

And when the people succeed in overthrowing them, which sometimes happens, what happens? New dominants appear, acting in the name of the people; this is logical and all the more effective because, at the same time, to attack these new dominants is to attack the people. Here again, we notice that these dominants come from the people.

It happens however, but it is rare and on a small scale, that fractions of the people manage to set up forms of self-governance without dominators: but as they are only fractions, the rest of the people, with its leaders, does not have too much difficulty in crushing them.

We have never gone beyond these sad processes.

The people, still sometimes idealized, often still despised, more than ever divided and conditioned, thus remains the great question mark of universal history: will they succeed one day in getting rid of their submission to those who dominate them, without producing new dominators, and in a sufficiently massive way to discourage any return?

Photo de Mike Chai sur Pexels.com

Le peuple est un étrange objet philosophique : beaucoup de penseurs s’en méfient : parce qu’il suit ses passions plutôt que sa raison, parce qu’il est facilement manipulable, voire servile. D’autres l’idéalisent, parce qu‘il a une mission, parce qu’il représente l’intérêt commun universel…

Il représente assurément un danger pour ceux qui le dominent : parce qu’il est nombreux, relativement imprévisible.

Par rapport à ces deux aspects, ceux qui dominent n’ont cessé à travers l’histoire d’améliorer leurs armes : d’un côté diviser ce grand nombre, d’un autre côté (qui peut être le même) le formater au maximum. Cela a jusqu’ici plutôt bien réussi.

Quand ce n’est plus suffisant, il reste toujours la manière forte ; en remarquant que ceux qui tiennent les armes font eux-mêmes partie du peuple, ce qui n’est pas sans risques pour ceux qui dominent.

Et lorsque le peuple réussit à les renverser, ce qui arrive parfois, que se passe-t-il ? De nouveaux dominants apparaissent, agissant au nom du peuple ; c’est logique et d’autant plus efficace que du coup, s’en prendre à ces nouveaux dominants, c’est s’en prendre au peuple. Là encore on remarque que ces dominants sont issus du peuple.

Il arrive cependant, mais c’est rare et à petite échelle, que des fractions du peuple parviennent à mettre en place des formes d’autogouvernance sans dominateurs : mais comme ce ne sont que des fractions, le reste du peuple, avec ses dirigeants, n’a pas trop de mal à les écraser.

Nous n’avons jamais dépassé ces tristes processus.

Le peuple, encore parfois idéalisé, souvent encore méprisé, plus que jamais divisé et conditionné, reste donc le grand point d’interrogation de l’histoire universelle : parviendra-t-il un jour à se défaire de sa soumission à ceux qui le domine, sans produire de nouveaux dominateurs, et de façon suffisamment massive pour décourager tout retour en arrière ?


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