« … Lequel monde, quelque jour, au dépourvu, se rappellera brusquement à leur attention. »
Dernier carré.
Mais spectateurs de quoi ?
De n’importe quoi à portée de nos doigts fébriles ou frénétiques, qui puisse nous divertir – au sens pascalien – de nos vies fantomatiques ; de ces milliards d’existences occupées – au sens militaire – à produire et consommer des fantômes (« nous devenons des voyeurs exerçant leur domination sur un monde fantôme »), c’est-à-dire des mensonges en veux-tu en voilà ; alimentaires, diététiques, médiatiques, politiques, électriques, névrotiques toujours :
« Il est inutile d’arranger après coup de fausses visions du monde, des visions qui diffèrent du monde, des idéologies, puisque le cours du monde lui-même est déjà un spectacle arrangé.
Mentir devient superflu quand le mensonge est devenu vrai. » (Anders).
Et pour tout dire, l’horizon s’est perdu pour beaucoup.
En vérité, il s’est juste éloigné, pour que plus avant parmi les décombres, les survivants demain creusent plus loin, au plus près de l’indéracinable.
On trouve en nous une certaine lueur.
