Étiquette : argent
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Le temps nous sépare du renouvellement infini de l’instant, qui est la vie comme tout enfant non contrarié la vit.
Il n’y a pas d’autre temps que le temps d’organiser la mort à vivre.
Cette organisation, c’est le temps de la production et de l’illusoire compensation de la consommation.
Le renouvellement de l’instant disparaît sous le décompte des heures.
La vie se meurt et la valeur prend sa place.
L’argent fixe la valeur de la vie.
L’argent fixe la vie comme valeur.
L’argent est la valeur à la place de la vie.
Le temps c’est de l’argent et l’argent, l’éternité volée à la vie.Time separates us from the infinite renewal of the moment, which is life as any undisturbed child experiences it.
There is no time other than the time to organize death to live.
This organization is the time of production and the illusory compensation of consumption.
The renewal of the moment disappears beneath the counting of the hours.
Life dies and value takes its place.
Money sets the value of life.
Money sets life as a value.
Money is the value instead of life.
Time is money and money is eternity stolen from life. -
La marchandise éduque les pauvres. Elle leur donne et leur interdit le goût de l’argent. Autrement dit, le goût de la richesse. L’argent est la richesse de tout exilée de tout, toute la richesse de tout totalement privée de tout. Les pauvres sont éduqués à la richesse comme totalité, mais interdit de la vivre, sinon par miettes.
Dans l’émeute, les pauvres rejettent les miettes et s’emparent des parts du gâteau ; les marchandises, où se mire l’argent, autrement dit la richesse, autrement dit le monde, la totalité.
Les pauvres commencent à être riches du monde quand ils ne se suffisent plus des miettes que les politiciens leur proposent.
Ils s’enrichissent encore plus quand ils réalisent que les marchandises ne sont que des coquilles vides, d’où l’argent s’est échappé.
Ils deviendront riches du monde, riches de tout, quand ils réaliseront l’imposture absolue de l’argent.
La pauvreté, éduquée par l’argent, ne vise pas un monde de miettes, ni un monde de parts de gâteau, toutes choses que les politiciens leur proposent, mais le monde dans sa richesse totale, dans la totalité de sa richesse.
La désaliénation ne suit pas d’autre chemin que celui de l’aliénation.
En bref.
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Il fut un temps où la communauté humaine vivait dans la communauté cosmique, de façon organique.
La connaissance rêvait dans le tout et germait comme telle dans la communauté humaine.
La pierre, la fleur, l’oiseau chantaient en elle, dans la jouissance poétique de l’instant.
Le savoir et le savoir-faire se déposaient, poussaient, volaient comme la pierre, la fleur, l’oiseau, enseignés par la pierre, la fleur, l’oiseau.
Mais il y eut un faux geste, d’une violence insoupçonnée : le geste qui saisit dans un arrachement, et la main se referma sur l’objet mort.
La pierre, la fleur, l’oiseau devinrent propriétés.
Le savoir s’était séparé du tout, sépara tout, s’empara de tout.
De la pierre, la fleur, l’oiseau il ne retint que leurs propriétés séparées, les propriétés dont le savoir séparé sait se rendre propriétaire.
Le savoir originel du savoir séparé fut le savoir dominer.
La pierre, la fleur, l’oiseau prirent de la valeur, qui est leur être privé d’être.
La valeur était née, qui est l’être qui n’a pas besoin d’être pour être ; la richesse des choses abstraction faite des choses : la richesse abstraite, l’éclat du monde privé de monde.
L’or en fut l’incarnation, la matérialisation symbolique, qui prit la brillance et la forme du soleil, et ainsi naquit la monnaie, qui assure depuis lors la célébrité du dieu argent..
A brief history of everything minus everything.
There was a time when the human community lived in the cosmic community, organically.
Knowledge dreamed in the whole and germinated as such in the human community.
The stone, the flower, the bird sang in it, in the poetic enjoyment of the moment.
The knowledge and the know-how were deposited, grew, flew like the stone, the flower, the bird, taught by the stone, the flower, the bird.
But there was a false gesture, of an unsuspected violence: the gesture that seized in a snatching, and the hand closed on the dead object.
The stone, the flower, the bird became property.
The knowledge had separated itself from the whole, separated everything, seized everything.
From the stone, the flower, the bird it retained only their separate properties, the properties of which the separated knowledge knows how to make itself the owner.
The original knowledge of the separated knowledge was the knowledge to dominate.
The stone, the flower, the bird took value, which is their being deprived of being.
The value was born, which is the being that does not need to be to be; the wealth of things abstracted from things: the abstract wealth, the brightness of the world deprived of world.
Gold was the incarnation, the symbolic materialization, which took the brilliance and the form of the sun, and thus was born the currency, which ensures since then the fame of the money-god.
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Capitalism gives work to the worker, but this work is the production of money; money formats and reduces the activity of the worker as a strict process of production of money, whatever the commodity produced, a commodity whose final and fundamental function is to be transformed in turn into money.
Capitalism therefore tends to erase from the face of the earth any form of work whose content, modalities, execution, rhythm, do not allow or do not allow enough money to be produced, or worse, do not produce money at all. The profitability of the activity organizes the totality of the aspects of the work required of the worker.
Capitalism is thus the destruction, the denaturation, the alienation and finally the total replacement of all human activity by a simulacrum (which has only the appearance of what it claims to be).
Capitalism does the same with everything: animals, plants, minerals. It does not only take over nature, but also formats it and reduces it to a strict process of money production. Etc.
The aim of capitalism is thus the destruction, the denaturation, the alienation and finally the total replacement of all reality by a simulacrum. It is easy to understand that the production of this simulacrum in place of reality can only degrade it, in all its aspects, and then lead it to extinction.
In the end, when everything has become a commodity, when only money is working and growing, we will realize that there is nothing left. And that will be the end.
Postscript. About the cult of the money god: Genealogy of the money-god) Bilingual book (French-English), 84 pages, published in the « Nova/bilingual » collection of the “Éditions Contrelittérature”. International diffusion.
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Version française :
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Le capitalisme donne du travail à l’ouvrier, mais ce travail est production d’argent ; l’argent formate et réduit l’activité de l’ouvrier en tant que strict processus de production d’argent et ce, quelle que soit la marchandise produite, marchandise dont la fonction finale et fondamentale est de se transformer à son tour en argent.
Le capitalisme tend donc à effacer de la surface de la terre toute forme de travail dont la teneur, les modalités, l’effectuation, le rythme, ne permettent pas ou pas assez de produire assez d’argent ou pire, ne produisent pas du tout d’argent. La rentabilité de l’activité organise la totalité des aspects du travail demandé à l’ouvrier.
Le capitalisme est donc la destruction, la dénaturation, l’aliénation et finalement le remplacement total de toute activité humaine par un simulacre (ce qui n’a que l’apparence de ce qu’il prétend être).
Le capitalisme en fait de même avec toute chose : animaux, végétaux, minéraux. Il ne fait pas qu’arraisonner la nature, il la formate et la réduit en tant que strict processus de production d’argent. Etc.
La finalité du capitalisme est donc la destruction, la dénaturation, l’aliénation et finalement le remplacement total de toute la réalité par un simulacre. Il est aisé de comprendre que la production de ce simulacre en lieu et place de la réalité ne peut que la dégrader, dans tous ses aspects, puis la mener à l’extinction.
A la fin donc, quand tout sera devenu marchandise, quand ne travaillera et ne poussera plus que l’argent, on s’apercevra qu’il n’y a plus rien. Et ce sera la fin.
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P.S : Contribution à la destruction du culte de l’argent :
La critique et l’analyse de l’argent : son pouvoir, la fascination qu’il exerce – son influence, visible et invisible, sur les relations humaines, sur notre rapport à la nature. Bref, son s et son emprise sont ici auscultés de façon pénétrante et novatrice, au-delà du schéma marxiste et des poncifs moraux. Un outil majeur – et d’actualité – pour déconstruire le culte planétaire dominant :
Duo audio de présentation :
https://youtu.be/Nh9Wac9WzQA -
Une jeune femme atteinte d’une maladie incurable fait le choix de rompre avec le système médical, juste pour vivre jusqu’au bout d’une vraie vie.
Elle laissera son témoignage dans un petit livre intense, fruit d’une décision radicale : « Je suis devenue guerrière. Je ne me débattais plus, je me battais. »
Un combat au bon endroit : « Voleuse, je ne volais pas seulement de l’argent, mais aussi le temps et son usage. Je volais ma vie, je volais ma mort. La logique de l’argent nous plie de sa main de fer, nous prend toujours plus notre temps, notre intelligence d’être ensemble, de vivre. Alors mes vols (et je précise, toujours commis en douceur et au détriment de l’Etat et des banques) ne sont qu’une toute petite reprise en regard de la dépossession généralisée de soi dans l’esclavage salarié. »
Un combat d’une lucidité absolue : « L’argent est le ressort du monde, il n’épargne rien ni personne. Tout est destiné, à un moment donné, à se transformer en une certaine quantité d’argent : la qualité de l’air, de l’eau, ou encore l’état de santé des individus. Personne ne peut échapper à cette logique ; chacun subit son impuissance chronique.
Dans le vaste laboratoire qu’est le monde de la marchandise envers lui même, la médecine a un rôle stratégique. En s’évertuant à combattre la maladie, protestation inconsciente du sujet, elle maintient le secret sur la dégénérescence des hommes. »Voici notre version PDF de son témoignage :
« L’argent est ce qui manque,
mais ce dont on manque n’est pas l’argent. »
Sur les murs de Nantes, Andrea, 1978.
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Logiquement, la dégradation, dévastation et la destruction de la nature sont faciles à percevoir, non seulement du fait de leur importance, mais d’abord par l’illusion qu’elles seraient extérieures à l’humain.
Par contre, l’aliénation, la falsification, l’appauvrissement de l’humain et des relations humaines sont moins perçus, d’une part parce qu’ont disparu les points de comparaison, avec la disparition des anciennes communautés, mais surtout parce que cette dégradation touche directement l’intériorité, qui n’est pas visible.
On continue ainsi à appeler humain ce qui risque de n’en avoir bientôt plus que l’apparence.
La dissolution de l’humanité dans le monde de la marchandise est masquée par l’apparence humaine des comportements les plus marchands.
La falsification tend à devenir le mode d’être universel que chacun doit produire et entretenir envers les autres comme envers soi.
La disparition de l’humain est l’opération secrète de la guerre que le dieu argent mène partout.
Cette guerre est la cause de tous les maux qui affectent la vie sur terre.
L’industrialisation démente, la dénaturation de tout qui s’ensuit, ne sont que les symptômes les plus visibles de cette guerre.
L’urgence vitale est la redécouverte et le rétablissement de relations humaines justes et vraies, belles et authentiques.
Toute révolte collective peut en être l’occasion, quelles que soient par ailleurs ses motivations et revendications déclarées.
À l’inverse, la perpétuation de relations de pouvoir, de manipulation, de nuisance, sous couvert de « critique », de révolte, fût-elle « radicale » enfonce encore un peu plus l’humain dans l’obscurité de sa misère existentielle.
Contre l’éclat aveugle et destructeur du dieu argent, il n’y a d’autre issue et combat que le rayonnement du meilleur de l’humain.Logically, the degradation, devastation and destruction of nature are easy to perceive, not only because of their importance, but first of all because of the illusion that they would be external to the human.
On the other hand, the alienation, the falsification, the impoverishment of the human and of human relations are less perceived, on the one hand because the points of comparison have disappeared, with the disappearance of the old communities, but above all because this degradation touches directly the interiority, which is not visible.
We thus continue to call human what risks to have soon only the appearance of it.
The dissolution of humanity in the world of merchandise is masked by the human appearance of the most commercial behaviors.
Falsification tends to become the universal mode of being that everyone must produce and maintain towards others as towards oneself.
The disappearance of the human being is the secret operation of the war that the god money is waging everywhere.
This war is the cause of all the evils that affect life on earth.
The insane industrialization, the denaturation of everything that follows, are only the most visible symptoms of this war.
The vital urgency is the rediscovery and re-establishment of just and true, beautiful and authentic human relationships.
Any collective revolt can be the occasion for this, whatever its motivations and declared claims.
On the contrary, the perpetuation of relations of power, of manipulation, of nuisance, under the cover of « criticism », of revolt, even if it is « radical », pushes the human being a little more into the darkness of his existential misery.
Against the blind and destructive brilliance of the money god, there is no other way out and fight than the radiation of the best of the human being.Against the cult of the money-god, the radical remedy to put in all pockets.
Contre le culte du dieu argent, le remède radical à mettre dans toutes les poches :
Généalogie du dieu argent/Genealogy of the money-god.*
Clarification regarding Amazon.
The « choice » of Amazon was not made with joy and even less with approval of what it represents.
Only, no established press/bookstore has responded to the publisher’s requests.
So this was the only possibility left to make this explosive little book known internationally.
Here is what the publisher writes on the presentation page:
« Our position in relation to Amazon obeys an editorial strategy of camouflage and smuggling: no distributor-diffuser contacted (Hobo, Pollen, Belles Lettres, Harmonia Mundi, etc.) having so far responded to our repeated solicitations, it is for us a matter of being there, in spite of everything, present in our very singularity. »