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« Ce Milieu était plus ou moins le chef du chœur des flatteurs qui entouraient Alexandre et le coryphée des meilleurs sophistes. Il a ordonné à son peuple d’attaquer et de mordre hardiment les autres avec la calomnie, enseignant que même si la morsure guérit, la cicatrice de la calomnie demeure. »

Plutarque, Moralia.

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1. Courtes considérations existentielles.

On peut avoir suivi une route linéaire ou des voies tortueuses : ce qui aura importé, chemin faisant, sur le plan humain – le seul qui compte -, c’est la façon de les avoir parcourus : avec quelles noblesse, honnêteté, dignité, vérité, intentions…

Ce qui importe ensuite, au présent et pour l’avenir, c’est ce que ces expériences auront fait de nous et plus encore bien sûr ce qu’on aura fait de ces expériences : les leçons, les améliorations, les transformations, les évolutions, les compréhensions… qu’elles auront incité à faire, ce qui aura été gagné en humanité, conscience, sensibilité.

Rapportées à l’Observatoire, ces remarques signifient que nous accueillons, acceptons et pouvons entrer en relation avec des personnes venues de toutes sortes d’horizon, à la seule condition qu’elles trouvent un intérêt et une pertinence à notre reprise de l’outillage conceptuel élaboré par les situationnistes.

Concernant en particulier des personnes venues d’horizons spirituels autres que l’athéisme, nous soulignons schématiquement un point fondamental : une chose est la domination religieuse, une autre la « foi » qui peut animer des êtres humains.

Nous ne la méprisons jamais, et la respectons d’autant plus lorsqu’elle accompagne des cheminements existentiels ou philosophiques eux-mêmes plus que respectables. Pour n’en citer vraiment que quelques-un(e)s parmi tant d’autres plus ou moins connu(e)s : Simone Weil, Etty Hillesum, Jacques Ellul, Alexandre Grothendieck (ci-dessous)…

• Petites leçons qu’on en tire :

D’abord, que personne n’est prisonnier de son passé – le dépassement existe -, ni n’a à en rougir dans la mesure où ses intentions furent dignes et ses actions, contestables ou pas, exemptes de toute bassesse.

D’autre part, leçon plus fondamentale encore évidemment, qu’on peut très bien produire au présent, et à tour de bras, des critiques justifiées de la présente immonde société, et de tout ce qu’on voudra, tout en portant avec soi le pouvoir, l’indignité, la bassesse, la manipulation, etc. 

C’est à cela avant tout que nous sommes quant à nous particulièrement attentifs, et que nous invitons chacune et chacun à bien considérer.

Comme le remarquait si véridiquement Etty Hillesum (ci-dessous) : « Je ne vois pas d’autre solution, vraiment aucune autre solution, que de rentrer en soi-même et d’extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous. »

Cette absence ou insuffisance de « correction » est selon nous la raison interne principale de l’échec continuel de toutes les tentatives d’émancipation jusqu’ici.

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« Segui il tuo corso, e lascia dir le genti. »

Dante Alighieri, La divina Commedia.
Karl Marx, Préface de la première édition du Capital, 25 juillet 1867.

English version : On our inclusion (and exclusion) criteria.

« This Middle was more or less the leader of the chorus of flatterers that surrounded Alexander and the corypheus of the best sophists. He commanded his people to boldly attack and bite others with slander, teaching that although the bite heals, the scar of slander remains. »

Plutarch, Moralia.

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Short existential considerations.
One may have followed a linear road or tortuous paths: what will have mattered, along the way, on the human level – the only one that counts – is the way in which one has traveled them: with what nobility, honesty, dignity, truth, intentions…

What matters then, in the present and for the future, is what these experiences will have made of us and even more of course what we will have made of these experiences: the lessons, the improvements, the transformations, the evolutions, the understandings… that they will have incited to make, what will have been gained in humanity, consciousness, sensitivity.

When applied to the Observatory, these remarks mean that we welcome, accept and can enter into a relationship with people from all sorts of backgrounds, on the sole condition that they find interest and relevance in our reworking of the conceptual tools developed by the situationists.

Concerning in particular people coming from spiritual horizons other than atheism, we schematically underline a fundamental point: one thing is religious domination, another is the « faith » that can animate human beings.

We never despise it, and we respect it all the more when it accompanies existential or philosophical paths that are themselves more than respectable. To quote only a few of them among many others, more or less known: Simone Weil, Etty Hillesum, Jacques Ellul, Alexandre Grothendieck…

Small lessons that one draws from it:
First, that no one is a prisoner of his or her past – overcoming it exists -, nor does anyone have to be ashamed of it insofar as his or her intentions were worthy and his or her actions, questionable or not, free of all baseness.

On the other hand, a more fundamental lesson, obviously, that one can very well produce in the present, and in turn, justified criticisms of the present filthy society, and of all that one wants, while carrying with oneself power, indignity, baseness, manipulation, etc.

It is to this above all that we are particularly attentive, and that we invite each and everyone to consider well.

As Etty Hillesum so truthfully remarked : « I see no other solution, really no other solution, than to go within oneself and to extirpate from one’s soul all this rottenness. I no longer believe that we can correct anything in the outside world that we have not first corrected within ourselves. »

This absence or insufficiency of « correction » is, in our opinion, the main internal reason for the continual failure of all attempts at emancipation so far.

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« Segui il tuo corso, e lascia dir le genti. »

Dante Alighieri, La divina Commedia.
Karl Marx, Preface to the first edition of Capital, July 25, 1867.