Ces forêts qui ont brûlé ne sont pas anciennes. Elles ne sont pas nées du sol, mais d’un acte de recouvrement.
Sous les pins gisent les ruines de centaines de villages palestiniens rasés en 1948, au lendemain de l’expulsion de centaines de milliers de palestiniens.
Le slogan disait : « redonner vie au désert ».
Mais la terre n’était pas vide ; elle avait été vidée.
Le reboisement invisibilisait les ruines, effaçait les traces, transformait les décombres en parcs. L’American Independence Park, élevé sur sept villages rayés de la carte, en est le symbole.
Ce paysage artificiel, ce greenwashing avant l’heure, fut une opération de camouflage. Offrir des « poumons verts » à une terre dont on avait arraché le cœur.
