D’une fin



Le monde marchand est en sursis !
Il spécule sur l’éternité de sa victoire
Quand la bataille est en passe de décimer l’ensemble des troupes,
De coloniser l’espace
Et de solder tout espoir.


Nous ne voyons déjà plus les étoiles filantes s’abîmer
Tandis que femmes et hommes s’animent une dernière fois –
Longs de plusieurs vies –
D’un mouvement raide comme celui des pantins,
Les camisoles chimiques rendues inopérantes face à la béance de leur détresse.


Leur existence serait-elle, elle aussi, un simple sursis ?


L’hallucination luisante sur les pupilles
Aurait-elle fini par emporter la vie ?


C’est là le vain espoir,
Des marchands de sable hagards,
Perdus dans leur chimère désarçonnante
D’immenses cités-mouroirs.
Ils répètent leurs maximes à qui veut l’entendre,
Pleines des caricatures éternelles,
Pourtant devenues des vérités palpables,
Au sein des décors postiches
Et de la soumission triomphante.
Ainsi se plaisent-ils à louer,
Suffisants comme des juges récitant leur Loi,
La marche du progrès
Ou la naturalisation des chaînes et des serfs.

En ces sphères de l’abaissement continu,
Là où pollution et vie animale se vendent et s’achètent au plus bas prix,
Où les garde-fous ne circonscrivent plus que l’invivable,
Aurait-on enfin atteint les rives létales de l’innommable ?


Cela
Ou l’ultime parade
Des esclaves qui cessent de l’être.