Portrait d’un matin bleu.

Une jeune femme nous a envoyé ce poème.

« Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt »

Non.
Le monde n’appartient pas à ceux qui se lèvent tôt.

Productivité, travail, rendement, efficacité… Stérilité.

Une misère du prolétariat,
Des misérables modernes,
Des précaires contemporains,
Des mendiants d’une conscience plus libre.

Non.

Le monde appartient à ceux qui savent l’apprécier,

À ceux qui savent contempler,
À ceux qui savent adorer.

Le monde est une brise,
Une nuée d’oiseaux au loin,
Ou un moineau solitaire au près,
L’effluve de feuilles d’arbres,
La nuance complexe du ciel,
La simplicité d’une pensée embrouillée par le sommeil,

Le tempo des lumières,
L’étirement d’un muscle engourdi,

Le réveil d’une conscience endormie,
Le bourdonnement d’un cosmos qui renaît.

Incarnez l’audience de cet univers,
Il n’existe seulement que pour ceux qui l’écoutent,

Naître. Renaître. Grandir.

C’est ça, le monde.
Le monde depuis ma fenêtre. Et il m’appartient.