Une jeune femme atteinte d’une maladie incurable fait le choix de rompre avec le système médical, juste pour vivre jusqu’au bout d’une vraie vie.
Elle laissera son témoignage dans un petit livre intense, fruit d’une décision radicale : « Je suis devenue guerrière. Je ne me débattais plus, je me battais. »
Un combat au bon endroit : « Voleuse, je ne volais pas seulement de l’argent, mais aussi le temps et son usage. Je volais ma vie, je volais ma mort. La logique de l’argent nous plie de sa main de fer, nous prend toujours plus notre temps, notre intelligence d’être ensemble, de vivre. Alors mes vols (et je précise, toujours commis en douceur et au détriment de l’Etat et des banques) ne sont qu’une toute petite reprise en regard de la dépossession généralisée de soi dans l’esclavage salarié. »
Un combat d’une lucidité absolue : « L’argent est le ressort du monde, il n’épargne rien ni personne. Tout est destiné, à un moment donné, à se transformer en une certaine quantité d’argent : la qualité de l’air, de l’eau, ou encore l’état de santé des individus. Personne ne peut échapper à cette logique ; chacun subit son impuissance chronique.
Dans le vaste laboratoire qu’est le monde de la marchandise envers lui même, la médecine a un rôle stratégique. En s’évertuant à combattre la maladie, protestation inconsciente du sujet, elle maintient le secret sur la dégénérescence des hommes. »
Voici notre version PDF de son témoignage :

« L’argent est ce qui manque,
mais ce dont on manque n’est pas l’argent. »
Sur les murs de Nantes, Andrea, 1978.