Nul repère sur la terre comme au ciel. Cernés de toutes parts. Dépendants comme jamais. Impuissants. Sans autres horizons que l’effondrement déjà là. Le tout suréquipé : câblés, chiffrés, programmés, formatés. Sous un déluge de feu et de faux. Le monologue sans réplique de la société du spectacle. Le défilé télévisé ininterrompu des privilégiés de la corruption, des élus de la falsification, des mercenaires lourdement équipés de leurs éléments de langage. Le mensonge matérialisé et diffusé, ingéré en injections toxiques à hautes doses industrielles. Le pouvoir d’achat ? Le pouvoir des achats : faire de chacun l’expert comptable de sa propre liquidation existentielle. Nausées silencieuses. Alexithymie généralisée.
Et dedans un abri. Une roche étincelante. Les pas d’un enfant. La nouvelle sérénité prend la forme d’un sourire. Quelque chose a fait mieux que résister. Il n’y a pas encore les mots qu’il faut, pas vraiment. Tout en esquisses et esquives. Quelque chose d’entièrement nouveau. Presque rien et tout y est.
