Chez Debord, le spectacle désigne l’autonomisation des représentations : les images s’érigent en médiatrices universelles, remplaçant l’expérience directe. Avec l’IA, cette dynamique atteint son point culminant : les émotions simulées ne dérivent plus d’une expérience humaine, mais d’algorithmes. Et pourtant, elles sont consommées comme authentiques. La viralité de la chanson fictive « Still Waiting at the Door » en est l’illustration parfaite : les spectateurs pleurent sur une illusion, confirmant que le critère de vérité est devenu obsolète.
La simulation est validée non malgré, mais grâce à son artificialité : l’IA résonne, même quand chacun sait qu’elle n’a aucun vécu. Cela signe une redéfinition du sensible : l’humanité s’habitue à confondre l’émotion avec sa mise en scène, à faire de la mise en scène le seul vécu.