L’étoile éteinte.






L’étoile éteinte

J’ai pleuré pour nous deux
pour toi,
et pour moi.

Tu souffles mes larmes,
étoiles effacées,
dans le vent de ton ciel.

Dans ton monde,
la lumière se fait délivrance.

Dans le mien,
ce n’est que

le théâtre des ombres.

Quelque part,
toi et moi
nous achevons notre histoire.

Le plus beau poème du monde
s’éteint dans le silence.

Quelque part,
tu prends naissance.

Tu cries
le murmure de la vie.

Et moi,
en mille lieux,
je me défais.

Je me consume —
deviens une étoile éteinte,
fumée perdue
dans ton ciel.

Parnia Abbasi

Parnia Abbasi, jeune poétesse iranienne, assassinée par Israëljeune poétesse iranienne, tuée par Israël. Un des missiles lâchés sur l’Iran par Israël dans la nuit du 12 au 13 juin a frappé un immeuble résidentiel dans l’ouest de Téhéran, le complexe Orchidée de la rue Sattar Khan. La cible était le professeur Abdulhamid Minoushehr, un scientifique nucléaire enseignant à l’Université Beheshti.
Le missile a détruit les troisième, quatrième et cinquième étages de l’immeuble. Parmi les victimes “collatérales”, l’entière famille Abbasi : Parnia, 23 ans, son frère Parham, 16 ans et leurs parents Parviz, retraité de l’enseignement, et Massoumeh, employée de banque retraitée. Parnia enseignait l’anglais, travaillait à la banque Melli et était poétesse.