L’efficacité est devenue la pilule du bon ton.
Et puis aussi, aimer la vie,
montrer sa culotte et ses fesses,
ses putains de vacances, sa maladie, et son orgasme.
Tout montrer, pourvu que quelqu’un réagisse.
Afficher sa dépendance, son humiliation,
et toujours dire que ça va, qu’on aime la vie quand même.
Un magasin d’émotions et de colères,
la foirefouille de la monstration.
Mais ça va, on aime la vie quand même.
La cour est envahie de détritus, de valises défoncées,
d’égos ulcérés, de petits vendeurs de merde, de babioles,
de fausses confessions, de sourires figés, de Dolipranes,
de dépressions, burn-out, scandales, terreurs, menaces.
Faire le tri, faire le tri, faire le tri.
Les serviettes avec les serviettes, les chaussettes avec les chaussettes,
les cartons sont restés dans le couloir,
les souris ont tout ravagé.
Il reste des miettes dans la cour, les oiseaux auront à manger.
